louise a.

s’habiller de lumière

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Marie Casanova – 2

Article écrit le | 9 juillet 2010 | Pas encore de commentaire

Ce sont des femmes du passé qui s’agenouillent pour prier l’image encadrée de Jésus, accrochée au-dessus du lit. Image de pardon. En offrande, le coeur rouge du Christ dessiné sur la poitrine. Est-ce que le sang leur monte encore aux joues, est-ce qu’elles ont ce frisson, cette décharge émotive en pensant au fiancé, à l’époux, à l’amoureux qu’on leur a arraché des bras. Qui n’est jamais revenu. Les plus belles amours sont les amours impossibles, les amours interdites, les amours trop courtes, les amours empêchées. Le romanesque s’en mêle, gonfle, charge, brode, met du velours, du satin, des dentelles, transforme les paroles banales en serments d’amour, vous fait chavirer dans la volupté. Le quotidien n’existe pas dans le romanesque. Il n’aime que l’aventure, le danger, la peur, la séparation, l’attente, la clandestinité, la tension, le secret, l’éloignement. Alors la guerre offrait un terrain royal au romanesque. Fleurs fanées, coeur aimé, ces femmes insensées aux sens inassouvis, vêtues de noir, marchant avec fierté sur les chemins bordés de myrtes et d’asphodèles sont des femmes antiques.

 

 

 

in Et l’odeur des narcisses, Edtions Galaade, 2009

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