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Prolégomènes à un troisième manifeste ou non / André Breton

Article écrit le | 4 février 2010 | Pas encore de commentaire

… Tant que les hommes s’obstineront à se mentir à eux-mêmes ; tant qu’ils ne feront pas la part sensible de l’éphémère et de l’éternel, du déraisonnable et du raisonnable qui les possèdent, de l’unique jalousement préservé en eux et de sa diffusion enthousiaste dans le grégaire ; tant que sera départi aux uns, en Occident, le goût de risquer dans l’espoir d’améliorer, aux autres en Orient la culture de l’indifférence ; tant que les uns exploireront les autres sans même en tirer de jouissance appréciable – l’argent est entre eux en tyran commun – l’argent est entre eux en serpent qui se mord la queue et mèche de bombe –  ; tant qu’on ne saura rien en faisant mine de tout savoir, la bible d’une main et Lénine de l’autre ; tant que les voyageurs parviendront à se substituer aux voyants, au cours de la nuit noire, et tant que… (je ne puis non plus le dire, ayant moins que quiconque la prétention de tout savoir ; il y a plusieurs autres tant que, énumérables), ce n’est pas la peine de parler, c’est encore moins la peine de s’opposer les uns aux autres, c’est encore moins la peine d’aimer sans contredire à tout ce qui n’est pas l’amour, c’est encore moins la peine de mourir et – printemps à part, je songe toujours à la jeunesse, aux arbres en fleurs, tout cela scandaleusement décrié, décrié par les vieillards – je songe au magnifique hasard des rues, même de New York, c’est encore moins la peine de vivre.

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