louise a.

s’habiller de lumière

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Claude Esteban, 6

Article écrit le | 6 mars 2009 | Pas encore de commentaire

XLIV

Si tu veux nous respecterons la trêve d’un dimanche. Nous ferons taire, rien qu’un jour, nos fabuleux démons entrelacés. Tu me diras où est ta faille obscure. Tes remparts de silence, ton hiver. Je t’offrirai ce qui n’a pas de nom dans mon histoire. Ce vin très fort où je m’abreuve chaque nuit.

Nous marcherons tout un matin sur des terrasses qui te ressemblent. Le soir venu, tu connaîtras la vraie couleur de mon pays. Nous nous regarderons, sans crainte et presque sans mémoire.

Nous nous séparerons. Pour, quand reviendra l’aube, mieux nous combattre.

in Conjoncture du corps et du jardin, Le jour à peine écrit, Gallimard 2006

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