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Tori no tobu takasa, une adaptation japonaise de « Par-dessus bord » de Michel Vinaver par Oriza Hirata

Article écrit le | 21 janvier 2010 | Pas encore de commentaire

Une pièce de théâtre de Michel Vinaver à la mode nippone, du théâtre surtitré et en japonais ! Humour, chansons et dérision au service d’une critique sur la mondialisation.

J’étais très curieuse de voir cette adaptation de la pièce de Vinaver. J’avais raté, par paresse, la version longue que Christian Schiaretti avait donnée à la Colline en 2008.

Cette coproduction franco-japonaise est née grâce à trois créateurs : Michel Vinaver, Oriza Hirata (auteur et metteur en scène japonais) et Arnaud Meunier (metteur en scène, associé au Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines depuis 4 ans). Comme l’explique celui-ci, Tori no tobu takasa : « …Est un objet qui a subi plusieurs bains. La pièce de Vinaver a été traduite en japonais pour que Hirata puisse la lire et l’adapter. Elle a ensuite été retraduite en français pour que je puisse travailler dessus avec les comédiens. Entre temps, Hirata avait fait des modifications… C’est un vaste travail commun fait d’allers et retours, un grand work in progresss. »

Sur scène 17 comédiens, tous plus excellents les uns que les autres, nous racontent l’histoire d’une société japonaise de sièges toilettes (dans la version Vinaver c’est une boite de papier toilette !). Quel est son avenir ? Comment survivre face à la mondialisation ? Comment prospérer, garder la tête hors de l’eau, évoluer sans ou en perdant son âme ? En deux heures de douces folies, de Brainstormings délirants, de chorégraphies stupéfiantes, les situations vont se succéder, se répondre. Tout ceci pour nous conter la vie dans et hors entreprise d’un groupe de salariés qui tentent, avec ou contre les patrons, de sauver leur peau ! Tous les moyens sont bons. Il faut faire beaucoup de concessions. Faire fi du passé. Se séparer de certains collaborateurs. Et surtout s’associer au grand ennemi français pour que le challenge soit gagné, pour parfaire la victoire. Mais quelle victoire ? Celle de l’argent ? Du profit ? Ou celle de l’humain ? Peut-être un peu de deux ou bien…

Il n’y a jamais de temps morts. Tout s’enchaine, se déchaine. C’est cocasse, surréaliste, complètement frappadingue. On rit. On se prend au jeu. On applaudit les chansons chorégraphiées dont nous régalent les comédiens. La langue n’est pas une barrière. Au contraire la musique si particulière du japonais se marie très bien avec la farce. Les comédiens en font des tonnes tout en restant toujours justes. Ils ont une énergie, une bonne humeur communicative. Ils sont excellents. La mise en scène, très visuelle,  joue sur plusieurs niveaux de lectures. L’écoute dont les comédiens font preuve les uns envers les autres force le respect.

Chapeau à tous. J’ai passé une merveilleuse soirée. Cela faisait longtemps que je ne m’étais pas autant amusée au théâtre. Une immense réussite !

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