colchiques dans les prés
Article écrit le | 27 janvier 2009 | Pas encore de commentaire
Dans ce dédale humide, je marche avec précaution évitant d’écraser des livres.
Ils sont si fragiles, surtout en automne.
Dans ce monde inculte je jongle, de rangées en rangées, avec l’ordre du monde.
Les feuilles recouvriront bientôt mes pieds immobiles.
J’effeuille un livre. J’en dévore un autre. Prévisible animal triste, je me roule dedans.
Je m’abreuve de mots. Faut-il tout savoir pour survivre ?
Les feuilles d’automne me chantent une chanson d’enfance – triste.
Je suis si triste en automne. Rajouter l’eau de mes larmes à l’eau de pluie : voilà un défi à ma hauteur.
Si l’automne me donnait des ailes, tout ne serait pas perdu.
Dans cette immense pièce, mes pas perdus sont cachés sous des feuilles aux formats multiples. Ne rien faire pour les retrouver. Aimer se perdre.
J’ai choisi quelques feuilles pour mon herbier. Elles pourriront avant d’être classées. Je ne suis ni ordonnée, si soigneuse.
Je ne suis qu’une fille sage.
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