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Ce que dit Wajdi mouawad

Article écrit le | 10 novembre 2012 | Pas encore de commentaire

François Busnel :

« Pourquoi autant de violence crue ? »

Wajdi Mouawad :

« Enfant il y avait une énorme sirène qui lançait son cri pour avertir la fin des usines. J’adorai aller me mettre en dessous de cette énorme sirène et l’entendre hurler. J’avais l’impression que quelque chose était capable de hurler aussi fort que ce que je portai en moi et que mes cordes vocales n’étaient pas en mesure de produire comme puissance de son. Et je crois que cette sirène je vais la retrouver plus tard par la littérature. C’est-à-dire quand j’ai lu les romans. Quand j’ai lu Kafka, quand j’ai lu Céline, quand j’ai lu Julien Gracq. Je retrouve cette puissance vocale de la littérature. Et chez moi elle se traduit beaucoup par l’action, par l’histoire, par les gestes qui ramène aussi aux gestes de la guerre civile. Il faut quand même que je l’assume. C’est-à-dire ces cinq ans de guerre. Ces bombes qui tombent. Les histoires de massacres. Evidemment ils se sont sédimentés dans l’enfant que j’ai été et ressortent sous forme de narrations, qui ne peut pas être, qui pourrait… mais je ne sais pas le faire autrement que comme ça. »
Extrait (retranscrit fidèlement) de La Grande Librairie du 1 novembre 2012, au sujet de « Amina », Actes Sud, 2012

Complainte de l’enfant sans visage

Article écrit le | 26 janvier 2012 | Pas encore de commentaire

J’invente un vaste monde de désastre. C’est ma guerre. Je place les soldats. J’en ai une armée. Le calme avant. Je suis la tempête.

Je suis un fou de guerre un enfant perdu qui n’a pas de nom

Les cheveux en bataille je lance ma première attaque. Ca gueule. Ca grince. Ca castagne dur. Les blessés se ramassent à la pelle. Je suis le chef d’orchestre. Je m’embrase. Je déchaine. Minuscule aux pieds froids je façonne à mains nues des lendemains de cendres.

Je suis un fou de guerre un enfant perdu qui n’a pas de nom

Je ne vis que pour jouer. Mes guerres sans fin rythme mon enfance. Qui se soucie de moi ? Je n’ai ni nom, ni visage. Je suis un enragé aux bords des choses. Un pantin de boue et de caillasse. L’enfant sans avenir voué au massacre.

Je suis un fou de guerre un enfant perdu qui n’a pas de nom

 Plus tard je serais soldat. Une certitude. Ma seule conviction. Je serais au cœur la rage. J’invoquerais les flammes et les mauvais vents. Je veux mourir fou d’amour fou pour ce qui me consume. Mon  adoration des paysages ravagés.
Moi le laissé pour compte, je suis vos visages. Je porte vos noms. Une flamme seule et le souvenir.

Actes de

Article écrit le | 9 décembre 2011 | Pas encore de commentaire

faire corps

faire corps de tout mon coeur

faire coeur de tout mon corps

 

le corps n’est ni ne sera mon coeur

le coeur n’est ni ne sera mon corps

 

faire face au corps qui fait

le coeur prend acte

 

 

faire choeur

mon coeur ne plie pas face au corps qui se déploie

mon corps ne plie pas face au coeur qui se déploie

 

 

faire don

je me coupe des tranches

de coeur – de corps

tour à tour

pour prendre part

 

 

écrit avec au ventre et dans la tête le magnifique album d’Emilie Simon Franky Knight

IL

Article écrit le | 22 juillet 2011 | Pas encore de commentaire

IL c’est un peu moi mais sans plus. IL construit des piedestals pour me percher dessus. IL et moi le vertige. IL je peux le penser sans arrêt. IL c’est une chasse aux papillons trop facile. IL comme un aimant toujours là tout contre. IL donne des leçons d’anatomie. IL est élégant, lumineux mais pas lisse. IL porte du blanc le matin au réveil. IL je l’ai cousu en doublure. IL dit je.
IL c’est la guerre. Toujours en première ligne. Parfois il faut du courage pour supporter IL. IL derrière les poches pleines de cailloux. IL ne se doute pas. IL doute. IL fuit. IL voyage. IL sans moi c’est toujours IL. IL souffle dans ses mains pour faire du feu. IL fait naître des images. Je regarde IL comme si. IL suffit.

IL

Article écrit le | 20 juillet 2011 | Pas encore de commentaire

IL c’est un peu moi mais sans plus. IL construit des piedestals pour me percher dessus. IL et moi le vertige. IL je peux le penser sans arrêt. IL c’est une chasse aux papillons trop facile. IL comme un aimant toujours là tout contre. IL donne des leçons d’anatomie. IL est élégant, lumineux mais pas lisse. IL porte du blanc le matin au réveil.IL je l’ai cousu en doublure. IL dit je.

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